LA PIÈCE ORPHELINE À LAQUELLE ON TIENT BEAUCOUP, LES SERVICES INCOMPLETS, DÉPAREILLÉS, ON EN A TOUS DANS LE FOND DE NOS PLACARDS À VAISSELLE. MAIS AVEZ-VOUS PENSÉ À LES METTRE SUR LE DEVANT DE LA SCÈNE, À VOUS EN SERVIR ? POUR LES RÉASSORTIR, LE PLUS JOLI, C’EST DE RESTER DANS LE MÊME STYLE DE MOTIFS (DONC LA MÊME ÉPOQUE) ET LA MÊME MATIÈRE.
J’adore les assiettes en faïence des années 40-50 de l’Est et du Centre de la France : Sarreguemines, Digoin, Badonviller, Saint Clément, Lunéville… Les premières, je les ai trouvées dans les Emmaüs « pauvres » du centre de la France. Au début, ça m’ennuyait de n’en trouver qu’une ou deux ou cinq du même service. Et puis, en les mettant sur la table, je me suis aperçue que c’était encore mieux d’avoir « Ginette » avec «Floryse », « Maryse » et « Gaby » vont très bien ensemble, dans la famille chacun a ses préférées et échange prestement avec son voisin en arrivant à table. Maintenant, je prends toutes celles qui me plaisent, j’en ai une centaine, le seul petit problème avec ces assiettes, c’est qu’elles sont assez petites, pour servir un risotto c’est parfait, mais pour des asperges, non, alors parfois, je me sers des plats de service ovales (tout aussi dépareillés, il y en a dans chaque service), que je pose en biais devant chaque couvert.
MA TASSE À CAFÉ A QUELQUE CHOSE À RACONTER
« Pour l’hôtel (Heidi a un hôtel historique dans les montagnes suisses), je passais mon temps à commander des réassorts de vaisselle Villeroy & Bosch. Sans plaisir, sans surprise. Sur internet, je tombe sur le site de débarras ricardo.ch et je commande de charmantes tasses en porcelaine fleurie. Quand on déballe le carton de la dame de la campagne, dans son journal de sa région, tout a une odeur, une saveur, on devine le caractère à sa façon d’emballer… J’ai continué à collecter mes tasses (on sert parfois une soixantaine de petitsdéjeuners), toujours en porcelaine, toujours fleuries. C’est le retour à nos souvenirs, ça réveille notre imaginaire et comme on aime rêver, ces objets nous racontent tous une histoire, au contraire d’un mug qui ne veut rien dire ! J’ai des dépareillés d’avance ! Il ne faut pas être pressé, pas préméditer. Quand vous le voyez, si l’objet vous inspire, vous le prenez. Sans savoir encore où le mettre, c’est une carte à jouer, ça viendra tout seul. Même une soupière, c’est inspirant, ça peut être un déclencheur ».
