On adorerait aujourd’hui avoir un Christian Bérard, dit « Bébé », un touche à tout de génie, aussi doué pour scénographier un bal costumé que pour monter un décor de théâtre. Avec ça, bon vivant, ami fidèle, alternant vie de bohème et vie de dandy jusqu’à en mourir.
Il nait avec le siècle et meurt après la guerre, en 1949. Artiste aux mille facettes, adoré du Tout Paris, à peine disparu, il tombe dans l’oubli. Quelle injustice ! C’est dire que l’on se réjouit de cette rétrospective au Palais Lumière.
On pourrait presque reprocher à l’exposition d’avoir mis de l’ordre dans la production foisonnante de l’ami Bébé, qui avait ce talent de rebondir dans sa vie comme dans ses œuvres. Sa vie lui ressemble, théâtrale, outrée, ami de Jean Cocteau, de Louis Jouvet, conseiller artistique de Christian Dior, Elsa Schiaparelli… Et les périodes où il tente de revenir à la peinture sont vite balayées par un nouveau bal costumé à imaginer !
Si vous avez peu de temps, survolez la première partie Bérard, peintre. Non pas qu’il fut mauvais peintre (il eut pour maitre Vuillard et Maurice Denis), mais on l’aime tellement pour ses autres talents ! Théâtre, ballet, mode, illustration… on peut passer un temps fou à détailler ses dessins, ses gouaches d’intérieur, ses décors de théâtre, ses couvertures de Vogue ou Harper’s Bazaar, ses projets de publicité pour des parfums Nina Ricci, ses silhouettes en fourreau « cigarette » pour Schiaparelli…
PAR NOËLLE BITTNER
Bérard, au théâtre de la vie, 5 février-22 mai, Palais Lumière d’Evian, tél :+33(0)4 50 83 15 90, www.palaislumiere.fr