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Joëlle Personnaz, architecte biogéologue, nous dévoile une maison bioclimatique

par Cosy Design

Ce lieu, composé d’un restaurant gastronomique, le Café A, café de village revisité, de cinq chambres d’hôtes et d’un espace bien-être, est l’écrin de Christophe Aribert, chef doublement étoilé. C’est ici qu’il a pu mettre totalement en pratique ses principes hautement écologiques. Une aventure humaine menée, entre autres, avec la complicité de l’architecte biogéologue Joëlle Personnaz. 

TEXTE MURIEL GAUTHIER. PHOTOS MAMIE BOUDE ET ANNE EMMANUELLE THION

LE RENOUVEAU D’UN BÂTIMENT EMPRUNT D’HISTOIRE 

Au cœur du parc d’Uriage, la bâtisse de 1875, rattachée à l’origine aux thermes, était à l’abandon. Elle a non seulement été rénovée mais également augmentée d’une extension contemporaine, véritable monolithe sculptural bardé de panneaux de châtaignier massif, dialoguant par le contraste avec la pierre et la brique de la maison.

Conçu en bioclimatique, ce projet incarne des valeurs aussi chères à l’architecte qu’au chef, comme le travail avec des entreprises et matériaux locaux, le réemploi d’un maximum d’éléments et le respect de l’existant. Résultat ? Une maison vibrante et apaisante, empreinte d’authenticité, de force et de raffinement.

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« Le projet est directement inspiré de la cuisine de Christophe Aribert, de sa sobriété, de sa générosité mais aussi de son amour de la nature et de son goût pour les matières brutes », explique Joëlle Personnaz. 

Le bois, par exemple, a une place particulière. Des isolants en laine de bois, aux aménagements extérieurs en châtaignier, en passant par la source de chauffage, la charpente et les bardages, les tables sur mesure en chêne brut non déligné puis huilé, les parquets, les plafonds en peuplier cintré en étuve ou encore l’escalier balancé monumental en chêne massif avec des limons cintrés et débillardés. Un remarquable travail d’artisans, mené en parfaite harmonie et dans un esprit de réelle conscience écologique

UNE DÉCORATION AU PLUS PRÈS DE LA NATURE 

Cette démarche holistique, la consultante et designer d’intérieur Laetitia Debeausse, créatrice, comme elle aime à le souligner, de « lieux médecine », l’a prolongée par un choix de matières, peintures et produits naturels mais aussi par un travail de disposition des éléments du décor inspiré du Feng Shui

« Il fallait raconter l’histoire du terroir, de la nature et de la montagne, si importants pour Christophe Aribert, tout en apportant de la modernité », explique-t-elle.

De la sélection des assiettes à celles des vernis écolabélisés, des tenues des employés à la formation en naturopathie de la brigade, de la recherche du système de filtration de l’eau ou encore la sélection de la gamme de soins 100 % végétale Ma Thérapie, tout a été pensé dans les moindres détails.

Les cinq chambres aux teintes douces et apaisantes sont ainsi dotées d’un diffuseur d’huiles essentielles, leur éclairage, selon les moments, propice à la détente ou au besoin d’énergie. La literie est composée de matières naturelles, les points d’eau sont équipés d’un système double filtre permettant de soigner la peau.

« Une totale harmonie de la maison me tenait vraiment à cœur, je voulais que ma clientèle vive une expérience, qu’elle soit placée au centre d’un dialogue, d’une évasion, d’une véritable déconnexion », souligne Christophe Aribert.

Une philosophie évidemment appliquée à sa cuisine, concoctée à partir de productions locales, herbes sauvages de montagne et légumes d’un jardin potager cultivé en permaculture avec les maraîchers Benjamin Sady et Damien Clément. Et pour accentuer l’idée du chef selon laquelle « nous sommes en constante connexion avec la terre et ce que nous mangeons », une partie de ce jardin a été plantée sur le toit de l’extension dévolue au restaurant doublement étoilé.

UNE GASTRONOMIE ÉTHIQUE QUI CÉLÈBRE LA TRANSITION AGRICOLE 

Comme un emblème de ce projet manifeste, les murs de ce restaurant, recouverts de quelque 2 897 mètres de tasseaux de peupliers cintrés, forment comme de grandes racines semblant porter la parcelle de terre accueillant le jardin. 

Une symbolique qui se renforce encore lorsque l’on goûte, selon la saison, l’omble chevalier, la pintade de Trièves, le cristivomer (grosse truite de montagne) accompagnés de champignons de Voreppe ou des courgettes, butternut, topinambour, consoude, aubergines… tout juste récoltés et agrémentés des collections de thym, origan, romarin, sauge, plante curry, d’ail des Incas et autres herbes aromatiques qui côtoient dans le jardin les fraises, framboises, myrtilles et groseilles… 

Autour des tables aux formes organiques en bois de noyer, créées sur mesure par l’artiste Valentin Loellmann pour le restaurant étoilé – celles du Café A ou de la table d’hôtes –, face aux cuisines du chef, la sensation d’un bonheur retrouvé est bien réelle.

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