L’an dernier, sans surprise le marché de l’immobilier neuf en Savoie présente un ralentissement par rapport à 2021. Une perte de vitesse qui s’est constatée principalement sur la deuxième partie de l’année. L’analyse de Cosy sur le territoire savoyard avant la parution de notre hors-série immobilier bas carbone et architecture durable à venir en mai….
Bérengère Servat, directrice générale du Groupe CIS Promotion (avec 15 agences en Savoie) et présidente adjointe de la FNAIM Savoie Mont Blanc, décrypte pour nous le marché savoyard.
Augmentation du coût des travaux et des taux d’intérêt ?
« En effet, l’augmentation des taux d’intérêts rend l’accès au crédit plus difficile et la capacité d’emprunt diminue. L’impact sera d’autant plus marqué en 2023. Le prix de vente des biens est aussi en augmentation, à cause de la hausse du coût de l’énergie et des matières premières. Les prix augmentent mécaniquement, engendrant un coût plus important des travaux. Selon les secteurs et les chantiers, la hausse varie de 15 à 30%.
Avec l’augmentation des prix fin 2022, les ménages ont du mal à acheter et on perd nos primo-accédants. Les projets de construction ralentissent également. Sur certaines communes, il devient difficile d’obtenir des permis de construire. L’augmentation des prix des travaux a également stoppé des projets. En effet, la problématique se répercute sur les appels d’offres, certains lots de gros œuvre n’ont même pas été servis. Des promoteurs ont dû mettre en stand-by leurs projets», explique Bérengère Servat.
Grand Aix Les Bains, Grand Chambéry et Albertville.
Du côté d’Aix Les Bains et de Grand Lac, les prix sont tirés vers le haut. « L’augmentation des prix vient notamment d’un report du marché d’Annecy et de l’arrivée de frontaliers, favorisée par le développement du télétravail. Il y a aussi peu de projets neufs, le PLU est très restrictif, les élus ne sont pas favorables à l’acte de construire, notamment en raison des interrogations liées au ZAN. Le bassin de Chambéry voisin est plus dynamique.
Il y a des projets à l’offre, des biens déjà en commercialisation au 1er semestre 2022, à des prix inférieurs aux autres. Pour Grand Chambéry, les prix sont aussi en augmentation. Dans Chambéry même, il est difficile d’obtenir des permis, les riverains sont vent debout contre la construction.
Le marché d’Albertville reste toujours en interrogation. Les élus ont vu des constructions neuves se développer en 2015, lors de la création d’une zone B1 (zone intermédiaire éligible au dispositif Pinel), des projets en périphérie du centre et aux normes de confort d’aujourd’hui. Le centre-ville est un peu déserté et l’on sent une envie communale de réhabiliter le centre-ville. À Albertville, le panier moyen reste bas, la capacité d’emprunt est bien moins importante qu’à Aix les Bains », ajoute la directrice.
Des zones atypiques en Savoie
La Savoie compte plusieurs marchés atypiques. C’est le cas de Montmélian. « Dans cette ville, les projets neufs marchent bien, avec la proximité de la gare et de Chambéry. Cela permet aussi à des couples travaillant dans des lieux différents, entre Albertville et Grenoble, de s’installer dans un cadre agréable, avec un budget raisonnable.
L’avant pays savoyard se développe bien. Il y a un dynamisme, depuis le covid, notamment avec un report de propriétaires lyonnais, cherchant de plus grandes surfaces dans un cadre campagnard. On constate aussi que lorsqu’un projet neuf de 15 à 20 lots est lancé sur une commune où il n’y avait rien avant, cela marche bien. En effet, il y a un marché sur des petites communes avec des copropriétés à taille humaine », détaille Bérengère Servat.
L.H