Invitée par la Maison de l’architecture et le Caue de Haute-Savoie lors d’une conférence à Annecy, l’architecte Manuelle Gautrand a présenté sa vision de l’architecture et les enjeux actuels. Elle nous dévoile les points communs de ses réalisations. Sans oublier d’évoquer l’agrandissement réalisé aux Galeries Lafayette d’Annecy dont les travaux se termineront au printemps. Autant de pistes de réflexion pour construire la ville de demain.
Texte Patricia Parquet
Elle habille ses façades comme un couturier ses mannequins
C’est une amoureuse de la ville et ses projets sont très urbains. Née en 1961 à Marseille, Manuelle Gautrand dirige une agence d’architecture à Paris, qui intervient pour de grands projets un peu partout en France et à l’étranger. Elle a été la première femme élue présidente de l’Académie d’architecture en 2016. La réalisation du showroom Citroën C42 sur les Champs- Elysées la révèle au grand public.
On dit de son architecture qu’elle est expressive. Elle part souvent d’une page blanche. Ses projets ne se ressemblent pas et elle le revendique. « On cherche à être contextuel dans chaque projet, à être ciselé par rapport à un site, un client par rapport à un programme et une époque », explique Manuelle Gautrand, lors de la conférence à Annecy, tenue dans la salle Pierre Lamy le 15 octobre dernier, organisée par la Maison de l’architecture et le Caue de Haute-Savoie.
Créer des balises urbaines
Quels sont les points communs entre la cité des affaires à Saint-Etienne, le Belaroïa à Montpellier, le musée d’Art moderne à Lille et ses réalisations emblématiques ?
Trois thèmes sont les fils conducteurs de son travail :
Le laboratoire programmatique. Pour chaque projet avant même de dessiner ou poser une idée architecturale, Manuelle Gautrand et ses collaborateurs réfléchissent au programme, de manière presque scientifique en cherchant à trouver des usages non prévus par le maitre d’ouvrage. Ils anticipent les modes de vie, mélangent au gré des projets lieux d’habitations, espaces partagés, lieux culturels, commerces…
Ils travaillent également sur la notion de réversibilité des bâtiments. À l’image du projet Saint-Louis à Strasbourg, où la salle de sport se transforme en salle de concerts.
Le don d’espace public. Dans le cadre de la densification des villes, les projets cherchent à prendre un minium de surface au sol pour laisser le maximum d’espace au public ou pour un espace intermédiaire. « Il est important de travailler à un impact minimum de nos architectures et une mise en scène maximum. La notion d’espace public est notre socle. Nous avons besoin de se voir, vivre et de s’y promener », souligne l’architecte.
La balise urbaine. Une architecture doit faire sens, d’où l’importance de réfléchir à sa fonction symbolique.
« On doit s’attacher à illustrer des programmes de manière puissante. Les citadins ont besoin de se reconnaître
et être ers de certaines nos architectures ».
… Retrouvez l’article complet dans notre numéro Cosy City 44 !
Cosy City à l’unité
Format: Papier, Numéro: Cosy City #44
Dossier spécial cuisines et salles de bain