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Refuge Oberholz, une cathédrale de bois au cœur des Dolomites

par Cosy Design

Implanté dans la station de ski italienne Obereggen-Latemar dans le Sud-Tyrol, le refuge Oberholz est un restaurant d’altitude comme on a peu l’habitude d’en voir, une architecture forte qui valorise un paysage grandiose classé au patrimoine de l’UNESCO, en plein cœur des Dolomites.

Trente minutes après avoir quitté la ville de Bolzano, nous voici à Obereggen-Latemar à 1550 mètres d’altitude, une station familiale créée en 1970 par une bande de copains. Le télésiège permet d’atteindre 2096 mètres, en traversant une forêt d’épicéas et de mélèzes. Au sommet, la vue embrasse le massif des Dolomites, jusqu’aux Alpes autrichiennes.

Le refuge, qui est en fait un restaurant d’altitude, est construit en contrebas des remontées mécaniques. Sur place, pas de quoi dormir, mais de quoi se restaurer, prendre place au bar, à moins de préférer la terrasse panoramique exposée plein sud.

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© Mads Mogensen
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© Oskar Da Riz

Oberholz : un refuge à trois têtes

De l’extérieur, on distingue trois cabanes en mélèze, toutes de noir vêtues. Ce qui est formidable, ce sont leurs façades en forme de pentagones entièrement vitrées où se reflète le paysage. Les deux architectes, Peter Pichler et Pavol Mikolajcak, lauréats du projet, les présentent comme trois gros yeux. Leur forme est inspirée des cabanes de la région tandis que l’intérieur offre une interprétation contemporaine du refuge. Il faut regarder les plans pour comprendre la construction du bâtiment dont une grande partie est enfouie sous terre. Il est semblable à un tronc d’arbre allongé, prolongé par trois branches. Chaque aile, installée en porte-à-faux sur la pente, cadre un point de vue sur les montagnes qui se déploient à perte de vue. Le soleil irradie à travers les immenses parois en verre.

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La structure intérieure est une interprétation contemporaine de la cabane de montagne classique. Les skieurs prennent place sous les ramifications en épicéa qui ressemblent à une sculpture en bois. © Oskar Da Riz

Bois et Béton

À l’intérieur, on découvre trois nefs habillées de bois et des murs en béton apparent. Sous une structure de bois complexe et curviligne, les skieurs prennent place autour des tables en bois, sur les banquettes recouvertes de feutre ou près de la cheminée.

Sept mois ont suffi pour construire ce bâtiment de deux niveaux. Un temps record quand on connaît la difficulté de travailler à cette altitude et d’acheminer les matériaux. Le secret ? La préfabrication dans une usine située à proximité.

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Les trois grandes façades en verre encadrent les montagnes. Le plafond en bois est archigraphique. Près de la cheminée, l’habillage béton domine.© Mads Mogensen

Ce bâtiment est également exemplaire sur le plan écologique grâce à l’utilisation du bois, une matière première renouvelable et performante, et de la géothermie qui permet de puiser dans la terre des calories pour chauffer le bâtiment. C’est vrai que l’on se sent bien dans ce restaurant d’altitude pas comme les autres et que l’on a du mal à repartir après avoir goûté à l’une des spécialités du Sud-Tyrol: le schüttelbrot (autrement dit «pain secoué») avec du speck, ou le risotto aux pignons de pin, les tortellinis… De quoi se revigorer avant de redescendre par la piste Oberholz qui porte le nom du refuge.

En été, l’expérience se poursuit jusqu’au belvédère en bois à cinq minutes de marche au-dessus du restaurant. Le Belvédère Latemar 360°, appelé aussi «l’œil des Dolomites», permet d’avoir une vue imprenable sur les Dolomites, depuis une plateforme en mélèze dont la forme à coquille enroulée rappelle les ammonites, fossiles trouvés en abondance dans la montagne de Latemar.

“L’extérieur évoque l’apparence d’un arbre tombé avec de nombreuses branches émergeant
continuellement de la pente.”

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