PAR PATRICIA PARQUET
Marie Sibuet (35 ans) et son frère Nicolas (39 ans) incarnent la 3e génération d’hôteliers. Ensemble, ils co-dirigent le groupe Maisons & Hôtels Sibuet, créé par leurs parents, figures emblématiques de l’hôtellerie à Megève et de l’art de vivre. Désormais, ils rachètent des établissements dans le centre de leur village pour garder les maisons de famille, soucieux de faire perdurer ce qui contribue au charme de la destination.
« Reprendre la suite de nos parents est une aventure à laquelle nous avons été préparés, même si au départ je ne voulais pas travailler en famille. Avoir grandi dans les établissements nous a intuitivement prédisposés. Les responsabilités sont arrivées petit à petit et nous avons acquis notre légitimité par le travail sur le terrain auprès des collaborateurs », nous explique Marie Sibuet, co-dirigeante du groupe Maisons & Hôtels Sibuet. Elle avoue que travailler en famille n’est pas toujours simple, mais c’est une chance incroyable d’avancer dans un climat de confiance.
Son mari, Maxime Levotre, les a rejoints, et dirige la nouvelle collection des chalets du label. Quant à la compagne de Nicolas, Marine elle s’occupe de la marque de cosmétiques Pure Altitude.
« Partager et échanger nous permet d’aller plus loin dans les projets que nous portons ensemble. Nos parents, eux, sont ravis de continuer à partager leurs expériences et donner leur avis dès que nous les sollicitons. La famille, c’est une force incroyable », avoue la co-dirigeante de ce groupe qui a su se faire un nom dans le monde du luxe.
Marie Sibuet et trois questions Cosy :
Ce qui fait le charme des hôtels de famille ?
« La personnalité. Trouver une histoire authentique qui s’est créée pierre après pierre, année après année. Les hôtes viennent chercher des adresses différentes, pas standardisées et veulent ressentir l’esprit des lieux. Quand vous êtes aux Fermes de Marie à Megève ou à La Bastide dans le Luberon, vous ressentez une atmosphère particulière car rien n’est impersonnel. Nous cherchons à créer des émotions et à poursuivre l’expérience au-delà nos établissements. »
Des hôtels et maisons de famille disparaissent peu à peu en montagne. Ce phénomène vous inquiète-t-il ?
« Bien sûr, car dans un village ce qui fait la force d’un lieu, c’est la diversité des adresses et de proposer des maisons de famille que ce soit un pâtissier, un artisan, une petite boutique, un hôtel et un restaurant. Nos hôtes séjournent à Megève pour vivre une expérience globale. Le risque, c’est l’uniformisation des marques. Si dans les différents villages de montagne, vous trouvez les mêmes restaurants, les mêmes marques, cela perd de son goût, de son charme et de son authenticité. Il faut réussir à garder tous ceux qui veulent maintenir leur maison de famille. »
Vous êtes l’heureuse maman de deux jeunes enfants. Les imaginez-vous un jour travailler à vos côtés ?
« Oui à condition qu’ils le souhaitent et qu’ils s’épanouissent. Nous avons la chance d’avoir une diversité de métiers assez extraordinaire, entre le domaine viticole, la cosmétique, l’hôtellerie, la restauration, la déco… Il y a tellement de métier dans notre activité qu’évidemment nous serions ravis que nos enfants y trouvent une passion à exprimer. »