On pourrait croire qu’ils n’ont changé que de nom. Il est vrai que les valeurs du groupe n’ont pas varié, elles se sont juste approfondies et dans le processus, n’entrent ni codes ni recettes, rien de préfabriqué. Tout était là, mais tout est réinventé.
Par Noëlle Bittner
Beaumier : « un nom qui sonne rond, bien français. Auguste Beaumier était un explorateur du XIXe à qui l’on doit les premiers guides de voyage » souligne Eric Dardé, Président de Beaumier, ex Hôtels d’En-Haut.
« Changer de nom n’était pas un caprice mais une évidence. Quand on acquiert des établissements dans le Luberon ou sur la côte de l’Estérel, il est difficile de continuer à s’appeler les « Hôtels d’En-Haut ! » pointe Marc Charlot, Directeur Commercial Marketing.
Or, si la compagnie a commencé il y a cinq ans avec quatre hôtels de montagne, à Courchevel, Val Thorens, Megève, elle a ouvert depuis Les Roches Rouges, mythique établissement des années cinquante sur l’Estérel et plus récemment encore trois hôtels dans le Luberon, à Lourmarin et Bonnieux.
Ils ont commencé à 5, sans bureau, ils sont aujourd’hui 28 et si des collaborations se nouent avec architectes, décorateurs et photographes lifestyle, illustrateur, sculpteur ou créateurs d’image, façonneurs d’identité comme l’agence Be-Pôles, ce n’est pas un hasard.
« Créer un univers autour du voyage, c’est trouver des destinations qui nous ressemblent, avec des hôtels qui ont une personnalité et restaurer l’âme des lieux, parfaire leur histoire », souligne Eric Dardé.
À Courchevel, retrouver l’esprit pionnier avec l’un des premiers hôtels des Trois Vallées. Sur l’Estérel, rendre son éclat aux Roches Rouges un bâtiment mythique à l’architecture moderniste des années cinquante. Imaginer la vie dans un petit hameau très authentique, proche de Megève sans y être, l’Alpaga, « exactement ce que nous recherchions, avec une vue sur le mont Blanc aussi belle l’hiver que l’été ».
« Prendre le temps de bien grandir, sans dénaturer nos principes, ce qui fait qu’on nous a aimés. Et que beaucoup de nos clients voyagent avec nous, des Alpes à la Provence, du Luberon à L’Estérel. Et un jour, conclut Eric Dardé, nous les emmènerons dans les Alpes suisses, en Italie, en Espagne, en Angleterre, à la campagne, au bord de la mer… C’est aussi le souhait de notre nouvel investisseur, KSL, le plus important propriétaire de stations de ski aux USA, qui n’intervient que dans le monde du tourisme et des loisirs. »
© Gaëlle Rapp Tronquit © Gaëlle Rapp Tronquit © novemberstudio.co © Charlotte Lindet
« Dommage, c’était que pour une nuit »…
Il y a des petits mots qu’on est heureux de trouver sur son livre d’or !
« Faire plaisir, fabriquer des souvenirs, donner envie de revenir, voilà ce qui nous motive, analyse Annabelle Gamelin qui conduit et incarne si bien, si naturellement, l’expérience Alpaga.. On fait partie de la vie des gens, notre monde est si transparent, on ne peut pas mentir, il y a une vraie sincérité dans notre collectif. Cette énergie, cette envie de bien faire nous lie, d’où que nous venions, à quelque poste que l’on soit », poursuit Annabelle.
Pas besoin d’un programme de fidélisation, « notre programme c’est notre façon de recevoir, de donner envie de continuer l’aventure avec nous pour revivre ces bons souvenirs. J’insiste sur la gentillesse, dit-elle. On ne recrute pas sur une école, un pedigree, mais sur l’adhésion à nos valeurs, la bienveillance, la sincérité dans l’envie de faire plaisir. On va aider à sortir les bagages, pas parce qu’on est un cinq étoiles, mais parce que ça a du sens. Moi, je suis maman de deux enfants, si mes enfants sont heureux, je passe de bonnes vacances ! Alors on pense sans cesse à de petites attentions : des transats pour les bébés, des peluches, des cahiers de coloriage… »
Transformer l’information en attention
« On croise les rôles en permanence, et on s’informe sans cesse. Ma gouvernante générale, explique Annabelle, le client ne la connaît pas et pourtant, c’est un personnage clef, c’est elle qui peut me dire au « morning », notre réunion matinale, madame V est gauchère, les Untel partent en randonnée, pour l’une on mettra le couvert autrement, pour les autres on se renseignera sur la météo de leur itinéraire, on préparera un petit en-cas réconfortant à leur retour… toute information peut se transformer en attention. Cette expérience client, on peut l’offrir sans être un palace, c’est du bon sens. Le matin, je suis ici, j’ai un husky, on bavarde. Nos clients sont heureux de partager, ils se détendent, et on s’enrichit en échangeant. Pour que l’information circule bien, nous avons décloisonné le lobby, ouvert la réception, aménagé un vrai piano bar, des espaces plus chaleureux, avec de bons canapés profonds où on s’enfonce, comme à la maison… »
© Gaelle Rapp Tronquit © Gaelle Rapp Tronquit © Gaelle Rapp Tronquit
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Place aux atmosphères Beaumier
De même qu’on ne parle plus d’étoiles mais d’atmosphères, on ne cherche pas à parachuter un décor design. On préfère évoquer un univers qui est celui du lieu où l’on se trouve, auquel on se rattache. Rien de bling, rien d’artificiel.
Pour chaque maison, Beaumier fait appel à des décorateurs lifestyle, qui ne sont pas spécialisés dans l’hôtellerie mais dans l’aménagement de demeures privées. D’où cette impression d’entrer chez des amis ! Les gens se sentent relax, dans un luxe tranquille, avec de très belles pièces design, des tableaux, des dessins, un piano…
L’agence d’interior design Charles & C°, créée il y a une vingtaine d’années à New-York, a revisité l’esprit chalet à l’Alpaga, et imaginé pour le Val Thorens un retour aux heures de gloire de la création de la station, contemporain et glamour – sans le plastique ni le côté parc d’attractions des années 70.
Très élégant, le Fitz Roy compose un écrin de belles matières, comme le marbre des Alpes, pour un design années trente à l’allure contemporaine.
Plus au sud, pour Lourmarin et Bonnieux, les fondatrices de Jaune architecture, Marine et Paula, ont apprivoisé la lumière de Provence, la chaux et les terres cuites.
Beaumier au grand air
À l’Alpaga, on a le mont Blanc, les vaches, le tout vert (ou tout blanc), les fermes, on respire, on entend des cloches…
« C’est un hameau, on ne voulait pas être au centre de Megève. Dans tous nos hôtels, on veut pouvoir ouvrir la fenêtre sur la nature, explique Annabelle. Ici, on se déconnecte pour mieux se reconnecter avec l’essentiel, la famille, la nature. »
On apporte du sens en accueillant de façon simple mais bienveillante, en portant beaucoup d’attention à l’environnement direct, le calme, le confort, l’éclairage, la beauté du design. Et mieux que des « activités », on offre des « expériences », assez loin des exploits sportifs, encore moins lorsqu’ils sont motorisés !
Ainsi, à Val Thorens, ira-t-on explorer un glacier, faire une randonnée en fat bike par une nuit de pleine lune à la découverte des étoiles, ou rejoindre au milieu de nulle part dans la neige, une grande table pour quinze, vingt convives, et le chef étoilé des Roches Rouges, José Bailly.
Aux Roches Rouges justement, on partira aux aurores pêcher avec Olivier Bardoux, et au retour, sélectionner et préparer le poisson avec le chef.
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Scénariser les moments gourmands
Aujourd’hui, privilégier le plus court chemin du potager à l’assiette, ne vous rend pas unique. L’amateur de nourritures fines cherche aussi à vivre des moments bien orchestrés. A l’Alpaga, le jeune chef Anthony Bisquerra, arrivé second il y a quatre ans, renouvelle ses étoiles pour la deuxième année. Avec lui, le végétal a pris un éclat extraordinaire
« On travaille les légumes du jardin d’à côté et du plateau de Passy, on a une histoire, ça n’arrive pas de Rungis. L’éleveur et le maraicher, c’est comme le tourneur sur bois et le céramiste pour les contenants, on travaille ensemble ».
Ni caviar, ni feuilles d’or sur le dessert, on est d’où l’on est, on est d’ici. À Val Thorens, la terrasse vit de 9h du matin à 19h. On y mange et on y danse, DJ ambiance seventy sauce electro. Autre ambiance, autre assiette au restaurant à fondue ou à la brasserie.
Et une expérience rare, la table d’hôtes secrète. Une table de quinze couverts pour passionnés de gastronomie, menu en douze plats, avec de vrais partis-pris, essences de racines, champignons infusés, tout un univers mystérieux ultra mémorable ouvert uniquement quelques mois par an.
Infuser le bien-être dans sa vie
Tracey Chappell, consultante en wellness depuis 25 ans, est adepte du bien-être que l’on intègre progressivement et profondément à son mode de vie. Aux antipodes du spa et de la cosmétique classiques. Ce qui peut transformer votre séjour, convenez-en !
Le principe : vous révéler votre nature profonde, développer votre sentiment du bien-être, vous reconnecter à vos sens et à la nature et vous apporter les nutriments (à tous les sens du terme) pour développer en vous ce sentiment d’aboutissement dans la recherche de l’état de bien-être. Cette démarche va infuser tous les moments que vous passerez ici. Vous apprendrez avant votre arrivée à vous préparer à la respiration en altitude, à assouplir vos articulations en prévision du premier jour de ski.
Sur place, on rendra votre chambre « healthy » : bons choix dans le mini bar, bonne température, bons oreillers. Vos menus seront adaptés selon vos intolérances ou tout simplement selon vos goûts. Vous préfèrerez nager dans le lac ou la mer que dans la piscine, faire du vélo entre les champs de lavande plutôt que dans une salle et du yoga, sur la pelouse, devant le coucher de soleil.
À DÉCOUVRIR DÈS CET HIVER CHEZ BEAUMIER :
- Les soirées de l’Alpaga, autour du piano bar.
- Les nouvelles ambiances du Val Thorens et du Fitz Roy revisitées avec glamour par Charles & C° Interior Design.
- La terrasse du Val Tho, qui vit de 9h à 19h. On y mange, on y danse !
- Au Fitz Roy, réserver sa place pour un dîner mémorable à la table gastronomique et intimiste.
- La traversée des Trois Vallées et son pique-nique perché.
- Dîner sous les étoiles dans la neige au milieu de nulle part.