Deux ans de travaux ont été nécessaires pour remettre en état cette ferme d’altitude, située entre le village d’Hauteluce et la station des Saisies en Savoie. Ses propriétaires se sont chargés des travaux et l’ont transformée en adresse écofriendly.
TEXTE PATRICIA PARQUET
LE CONTEXTE
C’était une ancienne ferme d’altitude, perchée à 1 450 mètres d’altitude. Le bâtiment est grand et, il y a encore quatre ans, il servait à stocker du foin et abriter des animaux. Au fil du temps, la ferme a été agrandie par les parents de l’actuel propriétaire et transformée en résidence principale. Le fils en a hérité à son tour. Avec son épouse, ils ont installé leur habitation principale et créé deux gîtes, destinés à être loués aux vacanciers dont un seul est terminé.
« Nos enfants grandissent et vont quitter à leur tour la maison. Plutôt que d’avoir une très grande maison, il était préférable de la partager et créer des gîtes pour les louer en meublé », explique Isabelle Ducrey, propriétaire du Chalet l’Adret, labellisé 4 épis par Gîte de France.
La charpente, refaite en 1954, est conservée et remise en état. Les fondations sont renforcées. Le gîte que nous vous présentons fait 268 m2 auxquels il faut ajouter 50 m2 environ (hors loi Carrez) dédié au spa. Avec ses 7 chambres (5 au rez-de-chaussée et 2 à l’étage), il peut accueillir jusqu’à 15 personnes.
CONSTRUIRE UN SILO À BOIS
La grande bâtisse est chauffée à l’aide d’une chaudière à bois déchiqueté qui fonctionne en toute autonomie (voir plus bas). Au préalable, il a fallu construire un volumineux silo servant à stocker les plaquettes de bois.
« La construction du silo à bois pour la chaufferie a été le plus compliqué. Nous avons dû creuser 6 mètres sous la maison. Il faut bien étudier à l’avance la capacité dont on aura besoin pour ne pas avoir à le remplir tous les mois. Tout fonctionne à l’aide de la chaudière automatisée, tout est à l’eau, les radiateurs, les sèche-serviettes et même le sèche-chaussures. La consommation électrique est vraiment faible », nous explique Guy Ducrey, le propriétaire, ancien entrepreneur en terrassement et maçonnerie.
RÉDUIRE L’EMPREINTE CARBONE
Les coups de pouce à l’environnement ne s’arrêtent pas là. Les propriétaires sont conscients que leurs hôtes seront de plus en plus sensibles au lieu comme celui-ci où l’on pense à réduire son empreinte carbone. Ils ont installé, dans la cour, trois prises électriques, mises gratuitement à disposition des hôtes pour recharger les véhicules électriques. Ils ont sélectionné de la peinture à l’eau, sans émission de composés organiques volatils, afin de recouvrir quelques murs. Aucune lasure sur le bois ni à l’extérieur, ni à l’intérieur n’a été utilisée. Toutes les menuiseries sont refaites avec du triple vitrage. Deux couches de 12 cm de laine de roche assurent l’isolation sous la toiture. Le mobilier provient d’un fabriquant et vendeur de meubles à Sallanches, non loin de là. Favoriser les achats de proximité pour les matériaux, le mobilier et les accessoires faisait partie des priorités.
SANS SUPERFLU
L’ancienne ferme rénovée offre un esprit montagne, simple, beau et fonctionnel. Le bois, matériau privilégié dans ce projet, est associé au métal noir et à la peinture blanche afin d’apporter plus de lumière. Les touches de couleur ponctuent les espaces et rendent l’ensemble joyeux. Et quand nous demandons aux propriétaires leur endroit préféré dans le gîte, tous deux affirment sans hésitation : le salon avec la vue sur le mont Blanc, la Pierra Menta et le Beaufortain, assis confortablement sur les canapés.
Zoom sur la chaudière à bois déchiqueté
Une chaudière à bois déchiqueté fonctionne en toute autonomie grâce à un combustible très bon marché : des plaquettes forestières. Ces dernières sont issues de résidus de l’entretien et de l’exploitation de forêt. Il est nécessaire de prévoir un silo de stockage du bois. L’approvisionnement est automatisé. Une sonde détecte une baisse de température et déclenche automatiquement l’alimentation en combustible.
Le + : certains modèles mixtes fonctionnent avec du bois déchiqueté, des granulés, des copeaux, des résidus végétaux… Ces chaudières très robustes fonctionnent de manière automatisée. Les économies : le coût de revient du combustible est estimé à 22 % inférieur aux bûches en bois.
Article à retrouver dans le Cosy Mountain #49